vendredi 14 février 2014

Liberté de la presse

Reporters sans frontières vient de publier le classement mondial de la liberté de la presse de l’année.



Vous y verrez combien l’affaire Snowden, le conflit syrien, ou encore la communication agressive du Bahreïn et l’impunité des pétrodollars ont marqué l’année 2013 et bousculé les hiérarchies. 

Vous y découvrirez les pays qui s'abîment dans les profondeurs de la censure, et ceux qui progressent sur le chemin de la liberté d'informer, celle qui permet de vérifier l'existence de toutes les autres. 


La France se place à la 39ème place
Malgré les bonnes performances de l’Union européenne au classement mondial de la liberté de la presse, des faits regrettables entachent l’action de certains États membres en matière de protection de la liberté de l’information. Parmi eux, le Royaume-Uni et la France, pays traditionnellement respectueux de la liberté de la presse, mais qui ont connu une année 2013 inquiétante.
Le couple franco-allemand connaît des turbulences. L’Allemagne se maintient en bonne position mais la France décroche légèrement. Alors que le Conseil constitutionnel français a entériné une loi rendant passible de prison la publication des patrimoines de certains élus, l’Hexagone, qui est toujours dans l’attente d’une loi efficace de protection du secret des sources, accuse un recul d’une place. Point d’orgue de l’année 2013, la décision prise par la justice française de faire retirer les enregistrements de l’affaire Bettencourt des publications de Mediapart et du Point : une atteinte grave à liberté de la presse, violant le droit du public à être informé d’une affaire d’intérêt général impliquant des responsables politiques de premier plan.

Le Chili se trouve à la 58ème place

Le champ médiatique latinoaméricain se distingue par sa très forte concentration aux mains d’oligopoles vitrines des oligarchies locales et nationales. Ce statu quo a prévalu à la faveur de mécanismes de radiodiffusion entérinés sous les dictatures militaires des années 1960 et 1970, quand les médias constituaient une chasse gardée sous contrôle. La fin de la censure systématique n’a malheureusement pas éliminé une surconcentration qui fait toujours obstacle à un réel pluralisme. Le Brésil, le Chili et la Colombie illustrent cette situation.



Ce classement fait l’objet de centaines d’articles dans la presse internationale, de réactions officielles de chefs d’Etats, de gouvernements, ulcérés ou satisfaits, en tout cas conscients de son impact. Des organisations internationales, telles que les Nations Unies et la Banque mondiale, et de nombreuses chancelleries en tirent argument pour exercer des pressions en faveur du respect des droits de l’homme. 

L’intensité des réactions prouve l’influence du classement. 

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