Le Pisco est une eau-de-vie de raisin.
Il titre entre 30° et 45° d'alcool.
Il se boit
régulièrement sous forme d'un cocktail, le « pisco sour ». Il se boit également mélangé
à du coca-cola (Piscola), mélangé à un jus concentré de mangue (mango sour), ou avec un autre fruit (fraise, framboise...).
Histoire
L'origine
du Pisco date du XVIe siècle, pendant le règne colonial Espagnol au Pérou. Ces
derniers ont apporté des souches de raisin Moscatel d'Espagne. Le succès de
l'exploitation de la vigne dans des terres péruviennes fut tel, que le vin
produit au Pérou commence à s’exporter vers l'Espagne. Mais le roi Espagnol,
Felipe II, interdit le vin au Pérou en 1614 afin d'éviter une concurrence dangereuse, forçant les Péruviens à inventer un genre
différent d'alcool.
Les
moines fortunés côtiers se lancent alors dans la production de l'eau-de-vie de raisin,
produit qui s'est rapidement transformé en une boisson populaire par ses
caractéristiques très propres. L'eau-de-vie commune est appelée eau-de-vie de
Pisco parce qu'elle est embarquée dans le port de "Pisco", qui est
aussi le port principal qui servaient aux envois d'expédition vers l'Espagne.
Le Pisco devient vite une boisson très prisée.
En
1872, Elliot Stubb, marin anglais d'un voilier appelé "Sunshine", a
obtenu congé et débarque dans le port d'Iquique, (ville appartenant au Pérou à
cette époque), dans le but d'y ouvrir un bar. Dans le bar qu'il établit, il
expérimente beaucoup de cocktails et l'ingrédient fondamental pour ses
expérimentations était le "limon de pica", un petit citron vert qui
poussait dans le coin. Un beau jour de 1877, Stubb mélange le jus de ce citron
avec du Pisco en ajoutant une bonne dose de sucre. Fasciné par le résultat délicieux, il en fait la spécialité de la maison et
l'appelle Pisco Sour (Pisco aigre). Le bar ferma en 1879, juste avant la Guerre
du Pacifique qui opposait le Chili au Pérou et à la Bolivie, guerre qui fit
perdre au Pérou la province de Tarapacá, dont la ville d'Iquique en faisant
partie, à l'avantage du Chili.
Difficile
à dire, donc, si le Pisco Sour est chilien ou péruvien tellement la politique
était instable à ce moment là, mais dans tous les cas, la diffusion du
"Pisco Sour" continua dans les clubs et bars de tout le port
d'Iquique et au-delà.
Dans
les années 1920, le barman du "Bar Morris" (Calle Boza 847) à Lima
(Pérou), améliore la
recette en ajoutant un blanc d’œuf. Quelques années plus tard, à quelques pas
de là, le quasi centenaire Hôtel Maury, améliore définitivement la recette en
modifiant les différents dosages. La
recette, déclarée parfaite par tous ceux qui y goûtent, devient une boisson
incontournable.
Conflit sur l'appellation d'origine Pisco
Depuis de nombreuses
années, un conflit pour l'utilisation commerciale du mot « Pisco »
entre les producteurs péruviens et chiliens (le Pisco chilien est produit dans
la Vallée de l’Elqui) existent.
Il faut
savoir, en effet, que le Pisco cristallise les relations conflictuelles entre le
Pérou et le Chili.
Si le
Chili ne conteste pas la paternité du Pérou sur le produit, le pays, selon les
Péruviens, usurpe la propriété d’un produit dont la protection par une
appellation d’origine est un cheval de bataille du Pérou. Une procédure a été
lancée par le pays en 2005 devant l’Office mondial de la propriété
intellectuelle, afin d’interdire au Chili l’usage du terme Pisco.
Union
européenne
Le 7 novembre dernier, l'Union
européenne a reconnu au Pérou le droit à l'appellation d'origine du Pisco.
La décision
qui garantit la protection et la commercialisation de l'emblématique boisson au
sein de l'UE constitue une victoire du Pérou contre le Chili.
"Avec
cette reconnaissance importante, le Pisco jouira d'une protection immédiate à
l'intérieur du marché européen, sauvegardant ainsi les droits solides du Pérou
au niveau international sur l'appellation d'origine", indique un
communiqué du ministère.
Celui-ci
précise que la décision de l'UE est basée sur l'avis d'"experts
internationaux et de spécialistes des droits de propriété intellectuelle".
La décision
de l'UE s'ajoute à celle de la Cour Suprême du Salvador qui avait mis fin en
octobre dernier à une longue bataille juridique entre Péruviens et Chiliens
pour les droits commerciaux internationaux du Pisco.
Le Pisco est
inscrit au Patrimoine culturel national du Pérou depuis 2007.